Je donnerai ici quelques
informations sur la famille BOUCHARD.
Il s'agit d'une famille d'origine
Guérandaise. Les BOUCHARD portent :
Blason
D'argent à
3
marsoubis ou dauphins de sable
Blason présent dans celui de Batz/mer.
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BOUCHARD et Alliés
CRAMZEL
Généalogie
Généalogie
proposée par le Bulletin
de la Société archéologique et
historique de Nantes et de Loire-Atlantique
Cette ancienne maison de Bouchard fut incontestablement aux
XIV°,
XV° et XVI° siècles, la plus marquante de la
presqu'île de Batz, distinguée à la
fois dans les
armes et dans les lettres.
Nicolas Bouchard
Seigneur de Kerbouchard,
suivit avec
dévouement dans la longue guerre de succession le parti de
Jean
de Montfort, qui le nomma amiral de Bretagne (1365). En 1355,
chargé de défendre ce territoire contre les
attaques de
Charles de Blois, il éleva le fort et les fortifications de
la
Barrière. A la fois marin habile et ingénieur, il
présida encore à la construction de la tour de
Pirmil et
du château de ce nom, tête de pont et
défense de la
ligne d'accès de Nantes par la rive gauche de la Loire.
Il paraît assez probable que Nicolas Bouchard eut deux fils,
Jean Bouchard, qui avec son père contracta une obligation
envers le duc pour la capitainerie de Gonq (en Cornouailles) en 1378,
et figure parmi les Bretons de là suite de la duchesse
Jeanne de Navarre en 1386.
Jacques et Alain Bouchard
- Jacques
Bouchard, né au manoir
de Kerbouchart, était greffier
du parlement de Bretagne à
Rennes, et même secrétaire du duc
François II. Au
lendemain de la bataille de Saint Aubin du Cormier, perdue par les
Bretons le 28 juillet 1488, les troupes françaises,
commandées par La Trémouille vinrent mettre le
siège devant Rennes. Réunis dans la
cathédrale,
les notables de la cité s'engagèrent à
défendre jusqu'à la fin les droits de leur
souverain et
l'indépendance de leur pays. Trois
députés furent
chargés de porter cette résolution au commandant
français. L'un d'eux, Jacques Bouchart, greffier du
parlement,
excita l'admiration des Français par la mâle
énergie de son langage ; « Ne pensez pas pourtant
—
dit notre généreux breton — si le roy a
eu la
victoire à Sainct Aulbin du Gormier, dont vous autres
Français tenez vos couraiges si très haultz,
qu'il vous
semble que je vous estes seigneurs de Bretaigne, que vous ayez ainsi
facilement le sourplus ; vous devez tout premièrement
considérer que le roy ne peut prétendre aucun
droit en
ceste duché. . . . Vous savez comment il en print au roy
Philippe de Valois à Grécy, l'an mil trois cens
XLVI,
quant luy qui accompaigné estoit de cent mil hommes fut
d'effaict par dix mille Angloys. Et aussy du roy Jehan près
Poitiers, le XTX^ jour de septembre l'an mil troys cens cinquante six,
ou les François par leur fierté perdirent leur
roy !...
« Vous autres François ferez assez d'entreprinses
de
guerres et de batailles tant qu'il vous plaira ; mais celuy qui sans
fin règne la suz donne les victoires. Ne vous en attribuez
pas
la gloire, c'est a luy que elle appartient. Le roy ne demandoit ' Doin
Morice, Hist. de Bretagne, Pr. 11, col. ':G!, 526, 601, 708,
863,_etc... pour octroyer la paix que la ville de Foulgères.
Or
avez-vous maintenant Foulgères et demandez encore Rennes.
Seigneur, je vous fais assavoir que en ceste ville de Rennes, il y a XL
mille hommes, dont les XK mille sont de telle résistance que
moyennant la grâce de Dieu, si le seigneur de la Trimouille
et
son armée viennent assiéger ceste ville ils y
seront si
bien servis que autant y gagneront ilz que devant Nantes ilz ont faict.
Et pour ce retournez au seigneur de la Trimouille, et luy faictes le
raport dejceste response. A tout après que l'on eut faict
boire
les heraulx, ilz partirent de Rennes, et s'en retournèrent a
tout ceste response par devers le seigneur de la Trimouille,
à
qui ilz récitèrent ce que ceulx de Rennes avoient
respondu par la bouche dudit Jacques Bouchard ». Les
Français n'osèrent pas assiéger
Rennes.
- Alain
Bouchard, frère de Jacques,
également né à
Kerbouchard, avocat au
parlement, en écrivant surtout sous
l'inspiration de la reine-duchesse Anne de Bretagne les Anotations
à la coutume, imprimées en 1486, les Grandes
chroniques
de Bretagne, imprimées en 1514, très
estimées et
fort rares aujourd'hui, ajouta encore un nouvel éclat
à
son nom si avantageusement connu dans notre histoire locale. Voici
comment il indique lui-même naïvement dans son
Epistole, ou
préface, les raisons qui le portèrent
à
entreprendre ce difficile et important travail.
« Or est-il que
en lisant et examinant plusieurs cronicques et histoires, oti j'ay
voulu par aucun temps vacquer pour éviter
ociosité, qui
est marratre de vertu, après avoir vacqué
à
l'estude de ma vocation en les temps et saison disposez
àxepos,
j'ay veu et leu plusieurs cronicques, his- toires et autres livres ...
« Je, qui suis Breton, natif du pays de Bretaigne, ay bien
« voulu examiner plus avant les anciennes histoyres et
cronicques, et les vieulx volumes, et registres envoluer, «
que
j'ay requis et serchez en lieux ou l'on a coustume de «
garder
lettres de perpétuelle mémoire ; et ce que j'en
ay peu a
trouver et extraire, j'ay par escript rédigé...
qui fut
le premier Breton, la manière et le temps que les Bretons
conquirent les Gaulles le royaume d'Armoricque, et dressé
par
« ordre le nom des rois, duez et princes d'iceluy noble pays,
« jusqu'au temps de feu François,
deuxième de ce
nom, der- « nier duc de Bretaigne, père de
très
haulte, très excellente, « très
puissante et
très crestienne princesse Anne... » Alain, qui
mourut
à Rennes en 1531, et Jacques Bouchard avaient une
sœur,
qui avait épousé Jacques Le Gruyer, seigneur de
Léon ; son nom est souvent cité dans les
registres de la
paroisse de Batz*.
KerBouchard
CHATEAU DE KERBOUCHARD
(
Village de
Bouchard) . Il était situé au bourg de Batz
même,
à l'entrée donnant sur la route du Pouliguen, et
que
longe aujourd'hui la voie ferrée à l'est.
Quelques restes
d'escaliers et de fenêtres dégradées
existaient
encore il y a quelques années.La famille de Groy succede aux
Bouchard.
Chateau de L'Isle-Bouchard
Situé
près du village de
Penchâteau (commune du Pouliguen), il appartenait au
XIVème siècle à Nicolas Bouchard,
amiral de
Bretagne. Il fut confisqué et démoli en 1685 sur
ses
propriétaires protestants.
-
Confrérie Saint Nicolas de Guérande